Lu dans le parisien: Des clips chocs contre les dangers d'Internet

Article paru le 25 avril 2007 dont l'auteur est Aymeric Renou:

LOUISE a 10 ans à peine. On la voit, tranquillement allongée sur son lit, en train de tapoter sur son ordinateur portable. « Louise va tous les jours sur le Net, raconte, en voix off, l'acteur Jean Reno. Elle met des photos sur son blog et espère être remarquée par un réalisateur... qui sera peut-être réalisateur de films pornographiques... »

A partir de demain et jusqu'au 18 juillet dans 350 salles de cinéma et à la télévision dès demain, trois films courts alertent sur les dangers encourus par les enfants qu'on laisse surfer seuls sur le réseau Internet. « L'objectif consiste à alerter les parents, explique Christine du Fretay, la présidente de l'association E-enfance, à l'origine de la campagne d'information. Internet n'a pas vocation à remplacer une nounou.

Chaque parent doit prendre conscience qu'il lui faut éduquer ses enfants sur le Net, sinon ces derniers peuvent se laisser convaincre des bienfaits de l'anorexie, découvrir des scènes de torture, de sadomasochisme ou de pornographie. L'Internet sans danger, ça s'apprend ! » Sans barrière, les risques d'exposition à des images violentes et à des incitations plus ou moins sordides sont réels. Selon le rapport 2006 de l'Internet Watch Foundation, publié il y a quelques jours, les images d'abus sur des enfants et de violences sexuelles aggravées a été multiplié par quatre en trois ans. Mais plus grave, dénonce l'association, « ces images sont de façon croissante dissimulées sous des adresses Internet de sites de publication de photos de vacances pour le cercle des proches ». Une recherche, sur n'importe quel outil comme Google, aussi naïve que « photos de vacances », peut ainsi mettre un enfant ou un ado face à des contenus très choquants.

Une enquête menée par l'éditeur de logiciels Panda Software relevait en 2005 que 82 % des mineurs se sont déjà retrouvés face à des images à caractère pornographique, violentes ou racistes, et que 44 % des enfants se sont déjà sentis harcelés sexuellement sur Internet ou leur mobile. La solution passe par l'accompagnement des parents, mais aussi par des logiciels de filtrage qui condamnent l'accès à certaines fonctionnalités du Web ou l'affichage de photos et de vidéos à partir de mots clés choisis par les parents.

Ces logiciels sont proposés à la vente en magasin ou activables depuis la page d'accueil de la plupart des fournisseurs d'accès. L'association E-enfance vient de mettre en ligne un blog (www.e-enfance.org/blog) qui permet aux parents d'échanger leurs points de vue et de trouver des réponses à leurs interrogations.