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FCPE Boulogne-Billancourt
7 février 2019

Pour une éducation égalitaire filles-garçons

La FCPE organisait le mercredi 6 février une conférence "Pour une éducation égalitaire filles-garçons". Merci à Amandine Berton-Schmitt du centre Hubertine Auclert pour sa présentation passionnante et les échanges riches avec les parents.

1. L'égalité femmes-hommes. Encore une question?

A force d'en entendre parler, on pourrait croire que les combats pour l'égalité femmes-hommes sont derrière nous. Pourtant les chiffres sont formels : les inégalités entre les femmes et les hommes persistent aujourd'hui. L'égalité n'est pas une réalité dans de nombreux secteurs : l'économie, la politique, le social... et aussi à l'école.

Quelques rappels : les femmes n'ont obtenu le droit de vote qu'en 1944. Elles n'ont obtenu le droit de gérer leurs biens propres et d'exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari qu'en 1965. L'autorité parentale conjointe n'a été reconnue qu'en 1970, auparavant les mères n'avaient aucun droit sur les enfants en cas de séparation. Ce n'est qu'en 1976 que les établissements primaires et secondaires ont été soumis à une obligation de mixité (loi Haby). Le harcèlement sexuel n'est qualifié juridiquement dans la loi et condamné que depuis 2012.

Au niveau économique, les inégalités sont très marquées. Près d'un tiers des femmes actives travaillent à temps partiel (30,4% contre 8,1% des hommes). Et dans la majorité des cas, ces temps partiels sont subis. La retraite moyenne d'une femme en France est de 1007€, inférieure de 40% à celle d'un homme (1660€).

Dans la sphère privée, ce n'est pas mieux. En Europe, la part du travail domestique (ménager et parental) réalisé par les femmes salariées est, en moyenne, trois fois plus élevée que celle des hommes salariés. Normal, les femmes ont plus de temps? Justement non! Le temps de loisirs des hommes salariés est nettement supérieur à celui des femmes salariées.

Ces inégalités se retrouvent dans le champ scolaire. Certaines filières semblent étrangement genrées. Ainsi, 40% des élèves de terminales scientifiques et technologiques sont des filles mais seulement 11% sont inscrites dans la filière STI (Sciences et technologies industrielles). A l'inverse, les garçons représentent 11% seulement des élèves de Terminale Littéraire. Comment expliquer des différences si marquées ?

2. L'éducation : lieu de production des inégalités

Les filles et les garçons reçoivent encore aujourd'hui une éducation différente et hiérarchisante. Est-il utile de le rappeler ? Par nature, il n'y a pas d'aptitudes ni de qualités spécifiques aux garçons et aux filles. En revanche, des aptitudes et des qualités différentes sont attribuées socialement aux garçons et aux filles dès la naissance.

Les rôles sociaux des filles et des garçons se construisent dès le plus jeune âge. La famille, les jouets, les vêtements, les livres attribuent des caractéristiques supposées "naturelles" aux filles et aux garçons, ce qu'ils sont et ne sont pas, ce qu'ils sont supposés faire, comment ils doivent se comporter... Et ces schémas se poursuivent en grandissant.

A l'école, les enseignants interagissent nettement plus avec les garçons qu'avec les filles, dans une proportion de deux tiers/un tiers (participation orale, rappel à l'ordre...) ce qui rend les garçons plus visibles et plus actifs.

Les manuels scolaires, outils de transmission de savoir et de valeur, devraient être des vecteurs de l'égalité. Or les femmes y sont nettement sous-représentées, et les stéréotypes systématiquement reproduits. Dans les manuels d'histoire, 3,2% seulement des biographies sont consacrées à des femmes. Dans les manuels de français, seulement 5% des auteurs de textes littéraires proposés à l'étude sont des femmes.

Et quand les femmes sont représentées, elles sont cantonnées à des rôles secondaires et stéréotypés. Ces représentations sont un des éléments qui contribuent à figer les fôles des femmes et des hommes et à hiérarchiser le masculin et le féminin.

3. Quelques pistes pour ouvrir le champ des possibles des filles et des garçons

Chacun et chacune doit être attentif à ses propres stéréotypes. Ne pas hésiter à discuter, jouer les contradicteurs. Favoriser l'expression des émotions, même pour les garçons ! Diversifier les jouets, les activités, les livres, sans exclusive. Diversifier les modèles. Et bien sûr, partager les tâches.

Assigner les filles et les garçons à des rôles de sexe limite leur champ des possibles et leur épanousissement. Dans le champ professionnel, cela nous conduit à nous priver de nombreuses compétences.

N'ayons pas peur de lutter contre les inégalités. L'égalité n'empêche pas la différence.

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