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FCPE Boulogne-Billancourt
18 octobre 2008

Manif du 19/10/08 vue par la presse

lemondefr_pet

EDUCATION Des dizaines d'organisations ont appelé à manifester dimanche contre la politique du gouvernement

Crise et réformes : les enseignants au premier rang des mécontents

La manifestation nationale du dimanche 19 octobre, à Paris, "pour la défense d'un service public d'éducation" était annoncée depuis le 3 septembre. Mais les syndicats qui, toutes tendances confondues, à l'exception du SNALC ("apolitique"), s'étaient accordés sur cette initiative, ne pouvaient prévoir la crise financière qui, depuis la mi-septembre, est venue brouiller les cartes.

La rigueur budgétaire en matière d'éducation en sera-t-elle plus difficile à faire accepter ? Cette manifestation doit, selon son impact, donner des premiers éléments de réponse. "Nous assistons à une rupture de fond dans la priorité qu'accordait la nation à l'éducation", estiment les organisateurs. Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, fédération majoritaire, souligne les "contradictions" entre les "milliards sur la table" pour les banques et les "investissements qui ne sont pas faits dans l'éducation".

Le ministre de l'éducation, Xavier Darcos, a jusqu'à présent réussi à bousculer le monde enseignant sans heurts majeurs. Une journée d'action, le 11 septembre, est restée des plus symboliques. Et l'appel à manifester un dimanche vise aussi à surmonter la difficulté à recourir à la grève. Mais l'accumulation de frustrations et d'inquiétudes, sur d'importants dossiers en cours, est patente.

La réforme de l'école primaire. Dans l'enseignement primaire, ce qui se joue est l'adhésion ou non des professeurs à une réforme d'ensemble accomplie lors de l'année scolaire 2007-2008. Traduite dans les textes officiels, elle continue de faire l'objet de crispations. Les nouveaux programmes sont accusés de marquer une "régression". Et les modalités du soutien aux élèves en difficulté (stages de remise à niveau et heures dégagées par la suppression des cours le samedi matin) sont jugée inefficaces, voire nocives.

L'annonce, le 26 septembre, que 3 000 maîtres spécialisés, sur les 9 000 exerçant dans les réseaux d'aide spécialisés pour les élèves en difficulté (RASED), seraient réaffectés en 2009 dans des classes normales, a déclenché un tollé. Cette décision semble difficilement conciliable avec l'objectif affirmé par M. Darcos de "diviser par trois" l'échec scolaire, lourd en primaire. La grève organisée jeudi 16 octobre dans les seules écoles de Paris a été très suivie.

Le service minimum. La mise en place, par la loi du 20 août 2008, du "droit d'accueil" dans les écoles en cas de grève a aggravé le sentiment que le gouvernement jouait l'opinion contre les enseignants. Le refus de la Mairie de Paris vendredi 17 octobre, sous couvert des règles de sécurité, de mettre en oeuvre à l'avenir ce droit, qu'elle juge "inapplicable", a créé un nouveau front de tension avec le gouvernement.

Les postes. La principale pomme de discorde reste les suppressions de postes : 8 500 en 2007, 11 200 en 2008, 13 500 prévues en 2009. Le gouvernement a prévenu que le mouvement se poursuivrait. D'après les syndicats et les enseignants des établissements touchés, les conséquences de cette politique sont rudes sur le terrain.

Le lycée "modulaire". Le sujet potentiellement le plus délicat pour M. Darcos est sa réforme des lycées, sur laquelle il donnera des précisions dans quelques jours. Son objectif est de boucler le projet fin décembre, pour un début d'application en classe de seconde à la rentrée 2009. Les grandes lignes en sont connues : un découpage des enseignements en modules semestriels, permettant à chaque élève de bâtir son parcours. Une distinction entre des enseignements "généraux", "complémentaires", et "d'accompagnement", selon des proportions qui seraient respectivement de 60 %, 20 % et 20 % en classe de seconde, et évolueraient en première et terminale. L'horaire hebdomadaire des élèves de seconde serait réduit à 27 heures (contre 28 à 30,5 actuellement).

Tous les syndicats avaient signé un protocole de discussion, mais certaines hypothèses de travail ont semé l'affolement. Les sciences physiques, l'histoire-géographie, les mathématiques ont été données comme exclues du tronc commun. Les sciences économiques et sociales (SES) se voient déjà "dépecées" par la réforme, la philosophie menacée, etc. Les démentis du ministère n'ont pas levé les inquiétudes. Après la CGT dès la mi-septembre, le SNES-FSU, majoritaire dans les lycées, a quitté les discussions. Le risque majeur pour M. Darcos, dans cette affaire, est celui d'un mouvement lycéen qui viendrait catalyser et radicaliser toutes ces oppositions.

Luc cédelle

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